Il était déjà presque midi lorsque nous sortîmes des Ecuries, et mes parent décidèrent de pique- niquer sur un banc près de la voiture avant de faire une promenade dans les jardins. Maman avait bien fait les choses, et nous avait préparé de longs sandwichs de jambon de Paris au beurre, mes préférés, et des petits sandwichs au camembert. Pour terminer, chacun pu choisir un éclair, vanille pour Vic, chocolat pour Gus, et bien entendu café pour votre serviteur. Nous les "gamins" eurent droit a une bouteille de limonade, et mes parents partagèrent une petite bouteille de Pommard offerte au moment du départ par le Docteur Bonnafout.
Un quart d'heure plus tard, nous traversions les grilles et entrions dans la Cour Royale ou trône la statue Equestre de Louis XIV en chapeau a plumes et hautes bottes a revers. L'énorme château, que nous n'avions de toutes façons pas le temps de visiter, était en fait fermé au public pour le tournage d'un film Américain sur Marie Antoinette. Nous passâmes donc directement aux jardins, qui de la terrasse nous parurent s'étendre a perte de vue. Nos jeunes yeux de Parisiens n'avaient jamais rien vu de tel, et après avoir dégringolé les Cent Marches, nous partîment en courant en zigzag a travers les buissons du Bosquet de la Reine pour y jouer a cache cache. Tout en gardant l'oeil sur notre petit groupe turbulent, mes parents se dirigèrent bras dessus bras dessous vers le Bassin d'Apollon, ou ils nous donnèrent rendez vous a deux heures précises. Nous devions en effet reprendre la route assez tôt pour arriver a Beynes en fin d'après midi. Nous nous en donnâmes a coeur joie, passant d'un carré a l'autre, nous éclaboussant de l'eau des bassins, tournant en rond autour de la colonnade, pour finalement rejoindre mes parents qui nous attendaient paisiblement assis au bord du Bassin d'Apollon en admirant le superbe ensemble en plomb doré du Char du Soleil. Mon père nous raconta la légende d'Apollon, fils du "Grand Patron" Zeus, Dieu de la Beauté, de la Raison, des Arts et de la Musique, mais aussi sous le nom de Phoebus Dieu du Soleil, et par la symbole du pouvoir de Louis XIV. De la sa présence au centre de ce bassin, Dieu Soleil sortant des flots sur un chariot attelé de quatre chevaux pour effectuer sa course quotidienne autour de la terre, symbole du Roi Soleil dominant le monde…
Ce petit cour d'histoire terminé, nous rejoignîmes notre voiture d'emprunt, et reprîmes la Départementale 10 en longeant le côté Sud du Parc. Il avait fallu tout de même une dizaine de coups de manivelle pour remettre la B12 en marche. Avec une voiture "moderne", il aurait suffi d'appuyer sur le bouton du démarreur. Enfin, un jour peut être mon père aurait sa propre automobile, et je me voyais déjà tronant dans une Viva Grand Sport décapotable…
Ma boussole de poche en laiton me confirma notre cap plein Ouest, et ma belle montre de communion indiquait 14 heures 21 minutes. Assis a l'avant entre mes parents, bercé par le ronronnement du moteur, je me voyais déja navigateur de Mermoz sur son Bréguet XIV de Latécoère, et surveillais la température au bouchon de radiateur… Je chronométrais le temps entre deux bornes, et faisais mentalement le calcul de notre vitesse: une minute et vingt secondes pour faire un kilomètre faisaient 3600/80 = 45 km/h. Puis nous obliquâmes Nord Est sur la route départementale 11 en direction de Les Clayes-sous-Bois, ou nous finîmes un bref arrêt pour admirer un grand château aux tours latérales rondes, dont il ne reste plus maintenant justement que ces deux tours, le corps du bâtiment ayant été incendié par le Allemands a la libération. Nous n'étions plus qu'a une dizaine de kilomètres de Beynes, en suivant une toute petite route de campagne bordée de champs de colza en fleurs.
Quelle ne fut pas ma surprise et ma joie de découvrir qu'il y avait en bord de route juste avant d'arriver a Beynes un petit Aérodrome ou quelques planeurs s'entrainaient en partant du sommet d'un monticule. Je fis arrêter la voiture pour les regarder évoluer, et nous apprîmes par un paysan qui passait par la qu'il s'agissait du club de vol a voile de l'Université de Paris. Je me promis de revenir dès que possible, et de voir de plus près ces simples machines volantes de bois et de toile.
Il se faisait tard, et ne sachant pas dans quel état nous allions trouver la ferme de mon grand père, inhabitée de puis sa mort, ma mère insista pour reprendre la route et y arriver au plus vite. Nous ne prîmes pas le temps d'aller au village dont nous pouvions apercevoir le vieux château et l'église, et prirent une petite route a droite qui suivait la vallée de la Meauldres, une charmante petite rivière qui serpentait dans des prés parsemés de vaches blanches. Ma mère nous montra du doigt une vielle bâtisse de pierre au toit de tuiles brunes sise au milieu d'un bouquet d'arbres tout près du cours d'eau, et nous tournâmes a droite dans un chemin de terre envahi d'herbe. A une centaine de mètres, un petit pont tout juste assez large pour notre carrosse traversait la Meauldres, et permettait d'accéder a notre "maison de campagne". Le chemin et la cour étaient envahis d'une herbe drue qui frottait le dessous de la voiture, laquelle semblait fendre ces flots vert vif comme un bateau, laissant un sillage plus clair. Tant bien que mal, nous arrivâmes jusque devant la porte, et mon père coupa le contact. Le moteur s'arrêta après quelques hoquets. Il regarda la maison, puis maman, haussa les sourcils, et laissa échapper avec un soupir: "Eh bien, au boulot les gosses!"
C'était une petite ferme toute simple semblable a bien d'autres dans la région, adossée a un petit monticule face a la rivière, orientée au Sud Ouest, avec en façade une porte et trois fenêtres a encadrement de briques rouges fermées de volets de bois peint en vert, et surmontée d'un toit de tuiles pentu avec une lucarne en pignon. Au côté gauche, s'adossait un appentis comprenant une petite écurie et un grenier a foin. Un banc de pierre a gauche de la porte recueillait les rayons du soleil couchant, et un rosier grimpant aux fleurs rouges sombre s'agrippait aux vieilles pierres ocrées un peu disjointes.
Aussitôt, nous sautâmes de la voiture en claquant les portières et partirent en courant faire le tour de la maison. Maman sortit de son sac a a main une grosse clef bénarde un peu rouillée au panetton dentelé, et la tendit a mon père. Il lui fallu quelques efforts pour ouvrir la vieille porte a la peinture écaillée et a la serrure rouillée. Il la poussa, se retourna avec un sourire satisfait, saisit dans ses bras maman qui attendait derrière lui, et pénétra dans la bâtisse en riant. Nous les suivîmes avec curiosité.
La salle était sombre et humide, presque froide par rapport a la température extérieure par cette belle journée d'été. Après avoir déposé maman au sol, il se dirigea vers la fenêtre, l'ouvrit, enleva les crochets, et poussa les volets. Le soleil s'engouffra goulument en biais par l'ouverture, comme s'il voulait vite reprendre possession d'un espace longtemps abandonné, et illumina le mur Est de la salle de ferme et la grande cheminée au linteau de bois noirci par la fumée, projetant sur le jambage gauche l'ombre des zigzags de l'antique crémaillère.
La pièce était encore telle qu'elle, les tomettes rouges et les meubles centenaires recouverts d'une fine couche de poussière blanche. Au centre, sous une suspension en bronze munie d'une lampe a pétrole et d'un abat-jour en verre opalin, s'étendaient une longue table de chêne et deux bancs. Accroché a un clou dans la poutre pendait un tortillon de papier gluant jaunâtre sortant d'un tube en carton, auquel étaient collées des centaines de mouches domestiques noirâtres totalement momifiées.
Contre le mur du fond, entre un vaisselier rustique garni d'assiettes a fleurs ébréchées et une maie, une horloge Comtoise ventrue au cadran émaillé entouré d'un fronton de laiton estampé était arrêtée depuis des années a l'heure de la mort du grand père. Sur le manteau de la cheminée, s'alignaient entre deux bougeoirs de cuivre jaune: un moulin a café, un petit crucifix de bois tourné noir, un pichet en étain, deux fers a repasser en fonte, quatre boites de fer blanc peint de taille décroissante, une lampe tempête, et une bouteille a moitié vide. Au dessus, un vieux fusil de chasse a chiens extérieurs était accroché au mur par sa courroie de cuir.
Juste a gauche de l'âtre, trônait la cuisinière a bois en fonte émaillée bleue, du coin de laquelle sortait un tuyau de poêle noir qui allait rejoindre en faisant deux coudes un orifice percé dans le conduit de cheminée juste en dessous du plafond. Quelques casseroles de cuivre étamé et une bassinoire étaient suspendues a une planche. A droite, un placard dans l'épaisseur du mur laissait voir par une porte entrouverte des rayonnages supportant divers ustensiles de cuisine. Sous la fenêtre, saillait un évier de pierre sur lequel était posé un seau galvanisé et une cuvette.
Après un regard circulaire, mon père poussa a gauche de l'entrée une porte que je n'avais pas encore remarquée, et ayant repéré la fenêtre dans l'obscurité, l'ouvrit et poussa les volets de la chambre. Une nouvelle fois, le soleil prit possession de la pièce et l'illumina violemment, projetant par la porte ouverte un rayon sur la grande horloge, faisant luire la poussière suspendue dans l'air, et se réfléchissant sur le balancier de cuivre immobile derrière sa vitrine.
Nous nous précipitâmes derrière lui. C'était une chambre a coucher toute nue, avec juste un lit de fer a deux personnes, une grande armoire penderie, et une chaise paillée. Au mur, deux photos passées dans des cadres de bois sculpté. Il y régnait une odeur de moisi, et maman remarqua qu'il allait falloir "aérer tout ça!".
Une autre porte menait a la seconde chambre, qui elle aussi prît bientôt une fois les volets ouverts son bain de soleil et de lumière. L'ameublement en était aussi d'une grande simplicité: un lit de fer a une place peint en blanc, une petite armoire et une commode de bois blanc.
"Au boulot!" cria Papa.
Un quart d'heure plus tard, nous traversions les grilles et entrions dans la Cour Royale ou trône la statue Equestre de Louis XIV en chapeau a plumes et hautes bottes a revers. L'énorme château, que nous n'avions de toutes façons pas le temps de visiter, était en fait fermé au public pour le tournage d'un film Américain sur Marie Antoinette. Nous passâmes donc directement aux jardins, qui de la terrasse nous parurent s'étendre a perte de vue. Nos jeunes yeux de Parisiens n'avaient jamais rien vu de tel, et après avoir dégringolé les Cent Marches, nous partîment en courant en zigzag a travers les buissons du Bosquet de la Reine pour y jouer a cache cache. Tout en gardant l'oeil sur notre petit groupe turbulent, mes parents se dirigèrent bras dessus bras dessous vers le Bassin d'Apollon, ou ils nous donnèrent rendez vous a deux heures précises. Nous devions en effet reprendre la route assez tôt pour arriver a Beynes en fin d'après midi. Nous nous en donnâmes a coeur joie, passant d'un carré a l'autre, nous éclaboussant de l'eau des bassins, tournant en rond autour de la colonnade, pour finalement rejoindre mes parents qui nous attendaient paisiblement assis au bord du Bassin d'Apollon en admirant le superbe ensemble en plomb doré du Char du Soleil. Mon père nous raconta la légende d'Apollon, fils du "Grand Patron" Zeus, Dieu de la Beauté, de la Raison, des Arts et de la Musique, mais aussi sous le nom de Phoebus Dieu du Soleil, et par la symbole du pouvoir de Louis XIV. De la sa présence au centre de ce bassin, Dieu Soleil sortant des flots sur un chariot attelé de quatre chevaux pour effectuer sa course quotidienne autour de la terre, symbole du Roi Soleil dominant le monde…
Ce petit cour d'histoire terminé, nous rejoignîmes notre voiture d'emprunt, et reprîmes la Départementale 10 en longeant le côté Sud du Parc. Il avait fallu tout de même une dizaine de coups de manivelle pour remettre la B12 en marche. Avec une voiture "moderne", il aurait suffi d'appuyer sur le bouton du démarreur. Enfin, un jour peut être mon père aurait sa propre automobile, et je me voyais déjà tronant dans une Viva Grand Sport décapotable…
Ma boussole de poche en laiton me confirma notre cap plein Ouest, et ma belle montre de communion indiquait 14 heures 21 minutes. Assis a l'avant entre mes parents, bercé par le ronronnement du moteur, je me voyais déja navigateur de Mermoz sur son Bréguet XIV de Latécoère, et surveillais la température au bouchon de radiateur… Je chronométrais le temps entre deux bornes, et faisais mentalement le calcul de notre vitesse: une minute et vingt secondes pour faire un kilomètre faisaient 3600/80 = 45 km/h. Puis nous obliquâmes Nord Est sur la route départementale 11 en direction de Les Clayes-sous-Bois, ou nous finîmes un bref arrêt pour admirer un grand château aux tours latérales rondes, dont il ne reste plus maintenant justement que ces deux tours, le corps du bâtiment ayant été incendié par le Allemands a la libération. Nous n'étions plus qu'a une dizaine de kilomètres de Beynes, en suivant une toute petite route de campagne bordée de champs de colza en fleurs.
Quelle ne fut pas ma surprise et ma joie de découvrir qu'il y avait en bord de route juste avant d'arriver a Beynes un petit Aérodrome ou quelques planeurs s'entrainaient en partant du sommet d'un monticule. Je fis arrêter la voiture pour les regarder évoluer, et nous apprîmes par un paysan qui passait par la qu'il s'agissait du club de vol a voile de l'Université de Paris. Je me promis de revenir dès que possible, et de voir de plus près ces simples machines volantes de bois et de toile.
Il se faisait tard, et ne sachant pas dans quel état nous allions trouver la ferme de mon grand père, inhabitée de puis sa mort, ma mère insista pour reprendre la route et y arriver au plus vite. Nous ne prîmes pas le temps d'aller au village dont nous pouvions apercevoir le vieux château et l'église, et prirent une petite route a droite qui suivait la vallée de la Meauldres, une charmante petite rivière qui serpentait dans des prés parsemés de vaches blanches. Ma mère nous montra du doigt une vielle bâtisse de pierre au toit de tuiles brunes sise au milieu d'un bouquet d'arbres tout près du cours d'eau, et nous tournâmes a droite dans un chemin de terre envahi d'herbe. A une centaine de mètres, un petit pont tout juste assez large pour notre carrosse traversait la Meauldres, et permettait d'accéder a notre "maison de campagne". Le chemin et la cour étaient envahis d'une herbe drue qui frottait le dessous de la voiture, laquelle semblait fendre ces flots vert vif comme un bateau, laissant un sillage plus clair. Tant bien que mal, nous arrivâmes jusque devant la porte, et mon père coupa le contact. Le moteur s'arrêta après quelques hoquets. Il regarda la maison, puis maman, haussa les sourcils, et laissa échapper avec un soupir: "Eh bien, au boulot les gosses!"
C'était une petite ferme toute simple semblable a bien d'autres dans la région, adossée a un petit monticule face a la rivière, orientée au Sud Ouest, avec en façade une porte et trois fenêtres a encadrement de briques rouges fermées de volets de bois peint en vert, et surmontée d'un toit de tuiles pentu avec une lucarne en pignon. Au côté gauche, s'adossait un appentis comprenant une petite écurie et un grenier a foin. Un banc de pierre a gauche de la porte recueillait les rayons du soleil couchant, et un rosier grimpant aux fleurs rouges sombre s'agrippait aux vieilles pierres ocrées un peu disjointes.
Aussitôt, nous sautâmes de la voiture en claquant les portières et partirent en courant faire le tour de la maison. Maman sortit de son sac a a main une grosse clef bénarde un peu rouillée au panetton dentelé, et la tendit a mon père. Il lui fallu quelques efforts pour ouvrir la vieille porte a la peinture écaillée et a la serrure rouillée. Il la poussa, se retourna avec un sourire satisfait, saisit dans ses bras maman qui attendait derrière lui, et pénétra dans la bâtisse en riant. Nous les suivîmes avec curiosité.
La salle était sombre et humide, presque froide par rapport a la température extérieure par cette belle journée d'été. Après avoir déposé maman au sol, il se dirigea vers la fenêtre, l'ouvrit, enleva les crochets, et poussa les volets. Le soleil s'engouffra goulument en biais par l'ouverture, comme s'il voulait vite reprendre possession d'un espace longtemps abandonné, et illumina le mur Est de la salle de ferme et la grande cheminée au linteau de bois noirci par la fumée, projetant sur le jambage gauche l'ombre des zigzags de l'antique crémaillère.
La pièce était encore telle qu'elle, les tomettes rouges et les meubles centenaires recouverts d'une fine couche de poussière blanche. Au centre, sous une suspension en bronze munie d'une lampe a pétrole et d'un abat-jour en verre opalin, s'étendaient une longue table de chêne et deux bancs. Accroché a un clou dans la poutre pendait un tortillon de papier gluant jaunâtre sortant d'un tube en carton, auquel étaient collées des centaines de mouches domestiques noirâtres totalement momifiées.
Contre le mur du fond, entre un vaisselier rustique garni d'assiettes a fleurs ébréchées et une maie, une horloge Comtoise ventrue au cadran émaillé entouré d'un fronton de laiton estampé était arrêtée depuis des années a l'heure de la mort du grand père. Sur le manteau de la cheminée, s'alignaient entre deux bougeoirs de cuivre jaune: un moulin a café, un petit crucifix de bois tourné noir, un pichet en étain, deux fers a repasser en fonte, quatre boites de fer blanc peint de taille décroissante, une lampe tempête, et une bouteille a moitié vide. Au dessus, un vieux fusil de chasse a chiens extérieurs était accroché au mur par sa courroie de cuir.
Juste a gauche de l'âtre, trônait la cuisinière a bois en fonte émaillée bleue, du coin de laquelle sortait un tuyau de poêle noir qui allait rejoindre en faisant deux coudes un orifice percé dans le conduit de cheminée juste en dessous du plafond. Quelques casseroles de cuivre étamé et une bassinoire étaient suspendues a une planche. A droite, un placard dans l'épaisseur du mur laissait voir par une porte entrouverte des rayonnages supportant divers ustensiles de cuisine. Sous la fenêtre, saillait un évier de pierre sur lequel était posé un seau galvanisé et une cuvette.
Après un regard circulaire, mon père poussa a gauche de l'entrée une porte que je n'avais pas encore remarquée, et ayant repéré la fenêtre dans l'obscurité, l'ouvrit et poussa les volets de la chambre. Une nouvelle fois, le soleil prit possession de la pièce et l'illumina violemment, projetant par la porte ouverte un rayon sur la grande horloge, faisant luire la poussière suspendue dans l'air, et se réfléchissant sur le balancier de cuivre immobile derrière sa vitrine.
Nous nous précipitâmes derrière lui. C'était une chambre a coucher toute nue, avec juste un lit de fer a deux personnes, une grande armoire penderie, et une chaise paillée. Au mur, deux photos passées dans des cadres de bois sculpté. Il y régnait une odeur de moisi, et maman remarqua qu'il allait falloir "aérer tout ça!".
Une autre porte menait a la seconde chambre, qui elle aussi prît bientôt une fois les volets ouverts son bain de soleil et de lumière. L'ameublement en était aussi d'une grande simplicité: un lit de fer a une place peint en blanc, une petite armoire et une commode de bois blanc.
"Au boulot!" cria Papa.